Contes du Pays d'Azur, par Edmond Rossi
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Nous étions faits pour être libres, nous étions faits pour être heureux. [Aragon]

LES DEUX SOLEILS

les deux soleils

Après une journée de marche forcée vers le Nord, le long des collines dominant le Var, la cohorte de Julius Arénius installait son camp sur le promontoire du Mont gros. Déjà, les flammes des feux allumés par les hommes remplaçaient la lumière du jour qui déclinait à l'arrière des crêtes dominant les falaises des Baous. Pourtant une étrange clarté persistait là-haut sur l'un des rochers gris alors que la nuit d'hiver assombrissait la vallée. Julius fit doubler la garde et appela Vénasc le guide ligure:
« Oui ce sont bien ceux que tu cherches, les Nérusiens, mes frères, qui du haut de leur castellaras surveillent ta progression, eux seuls choisiront le lieu et le moment du combat…Sache être patient s'ils sont regroupés, la partie sera belle. - Demain nous attaquerons à l'aube, sans attendre leur bon plaisir. »
Broc et ses hommes avaient compris la manœuvre des Romains, méfiants ils s'étaient refusés tout le jour au contact, estimant plus prudent de concentrer les membres de la tribu à l'abri des épaisses murailles de pierres de la citadelle du Baou. Du haut de leur observatoire ils pouvaient à loisir voir venir et parer aux intentions de leur adversaire.
Maintenant bêtes et gens se serraient sur l'étroite plate-forme, à l'abri de cabanes de branchages. Un grand feu allumé au centre du camp éclairait de ses flammes les visages barbus et chevelus des hommes valides, rassemblés autour des chefs et du mage.
Un conseil, présidé par les anciens, mettait au point le plan de...



Vue mer : crédit photo Aseed