Contes du Pays d'Azur, par Edmond Rossi
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C’est la faute à la fatalité. [Gustave Flaubert]

ROCCASPARVIERA ... UN VILLAGE MAUDIT

roccasparviera ... un village maudit

Les enfants ne parvenaient pas à quitter des yeux le spectacle coloré qui embrasait le ciel au-delà du Mont Vial et des sommets occidentaux du Cheiron. Les rougeoiements du coucher de soleil s'accentuaient avec langueur dans les nuages effilés, comme un ultime défi à la nuit qui montait des vallées profondes.

Dame Alasie entraîne Violante, Olivier et Stéphane à l'écart de la croisée, vers la grande cheminée où le miracle de la lumière reprenait ses droits.
En cette soirée, veille de la Nativité, le château de Roccasparvièra bourdonnait d'une activité inhabi­tuelle. Valets et femmes de chambre se hâtaient à la préparation de la fête, ordonnant mets et toilettes qui devaient rehausser dignement cette belle nuit de Noël.

L'aumônier Don Salvatore Desimone, après l'angélus, avait reçu en confession seigneurs et dames de la cour. Avec son langage rocailleux à l'accent napolitain, cet homme tout en rondeur savait offrir à chacun la paix de la conscience. Il connaissait trop bien la nature humaine pour savoir apporter l'indulgence à cette société de plaisir. Pour se remettre de tous ces tourments de l'âme, il invita Antonio, son fidèle sacristain, à déboucher une de ses chères bouteilles de Gragnano, ce vin rouge véritable sang du Vésuve. Puis quittant la chapelle glacée, il rejoignit sa chambre où il acheva une seconde bouteille en rêvant aux...



Vue mer : crédit photo Aseed