Aucun homme dans le paysage mais la présence humaine est partout visible.
Les pays traversés sont éloignés les uns des autres, pourtant toutes les photographies parlent de la même chose, l’ absence, l’ abandon : en Andalousie, les ruines modernes d’ immeubles inachevés et inhabités, un golf délaissé, rempli d’herbes folles et drapé dans des voiles en lambeaux ; en Lettonie, un supermarché misérable, une rue pavée où des nains de jardin contrastent avec le graffiti anarchiste d’une vieille palissade, en Camargue, un parc de loisirs déserté.
Cependant, toutes ces photographies sont le reflet d’une vacuité transcendée par l’esthétisme de la composition et de la lumière, qui leur donne leur poésie ambiguë.
L’ exposition est l’ occasion de présenter son dernier travail qui mélange la photographie et la vidéo de manière intime et fusionnelle. Une intrusion dans l’image, un voyage dans le temps, le vent, la lumière changeante, l’image s’anime.
La superposition de l’image et de la vidéo déstabilise le spectateur et vient troubler ses repères, il se trouve happé par le mouvement subtil et hypnotique qui donne vie à l’ image fixe.

Marie Nicola