Une réjouissante adaptation d’une comédie classique, qui, sans marivaudage, entraîne le public dans l’exaltant tourbillon de l’éveil amoureux.
Une marquise, un chevalier, tout deux emplis d’un inconsolable chagrin d’amour vont faire pacte de s’épauler dans leur cocon de douleur au nom de l’Amitié, l’Amour naitra …L’écriture de Marivaux est délicieuse et Alexandra Tobelaim en tire une oeuvre moderne, alerte, d’une profonde et sincère unité.

En ouvrant sa mise en scène sur des extraits de « Douleur exquise » oeuvre de Sophie Calle, sur un chagrin de rupture, Alexandra Tobelaim donne un souffle nouveau à Marivaux. Confrontant ces deux textes elle rend Marivaux extrêmement contemporain. Elle l’arrache à nos représentations imaginaires et le transpose dans notre siècle où l’amour semble avoir fui.

Une scénographie ludique parfaitement maitrisée, composée d’un empilement d’espaces clos, lui permet de placer ses remarquables acteurs sous le regard du public même quand leur scène est terminée : ne quittant donc jamais le plateau, ils continuent à évoluer indépendamment les uns des autres, comme dans la vie, tout en plaçant le spectateur comme un voyeur des âmes inconsolables, des quiproquos, des non dits et des amours naissantes.