En 1388, Sospel "se donne" aux ducs de Savoie. Ce fut en quelque sorte l'âge d'or de la ville. De cette époque datent les riches demeures, les rues commerçantes, les foires et les marchés, les échanges, la prospérité des 3 000 habitants de Sospel à l'époque médiévale. Plus tard, ayant changé de maîtres, sous l'autorité et la protection des rois de Sardaigne, tout exalte la magnificence et la grandeur du style baroque : la nouvelle cathédrale, les confréries, les couvents, le collège royal, les maisons des riches notables. La route royale est tracée, elle remplace l'ancienne voie muletière. Sospello est proclamée "comtesse de Castillon et de Moulinet". Mais en 1794, les armées révolutionnaires partent à la conquête de l'Europe, les sans-culottes bousculent les vieilles armées traditionnelles. Sospel est conquise, elle devient une simple commune des Alpes-Maritimes et ne retrouvera jamais son éclat ni sa prospérité d'antan. Tout de même, en 1928, l'ouverture de la ligne de chemin de fer Nice - Coni désenclave la ville et le tourisme lui redonne un nouveau souffle. Mais elle ne sera plus jamais "Sospel la Grande". Entre les inondations, les épidémies, la Grande Peste du Moyen Age, les guerres, les invasions, les tremblements de terre, son histoire a été très mouvementée. De tout temps lieu de passage, de par sa situation géographique, Sospel a pris une nouvelle importance avec l'ouverture de la route des Alpes ouverte en 1910 sous l'impulsion du Touring-Club de France et qui relie Menton à Evian, créant ainsi un flux régulier de migrations touristiques. Le Pont-Vieux a remplacé au XIIe siècle le pont de bois. Démoli en 1944 par les troupes allemandes en retraite, il a été reconstruit à l'identique avec des pierres issues de la même carrière que celui d'origine. Donc, aujourd'hui, seule la base est d'époque médiévale.