A Johannesburg, sa rencontre avec l’artiste Bill Ainslie sera décisive. Il la conforte dans sa pratique et la pousse à aller encore plus loin dans l’expression graphique. Son style et les formats de ses tableaux sont le reflet même de son tempérament et de son caractère affirmé : une explosion de couleurs et de formes, des abstractions dont le mouvement évoque un maelström infini auquel le regard ne peut échapper, ni rester indifférent.
L’Afrique du Sud la marquera définitivement à travers ses paysages grandioses, ses mines, les terrils, les ghettos, la lutte des noirs, l’apartheid. En 1994, elle est un témoin privilégié de l’investiture à la présidence de Nelson Mandela par le président Frederik de Klerk, ami de longue date alors qu’il était ministre des Mines et de l’Environnement (1979 1980).
Son retour en Europe et plus précisément à Monaco marque une rupture dans son travail qui va prendre une tournure plus sereine, les couleurs s’apaisent. On se surprend même à découvrir des tableaux en noir et blanc. Imperceptiblement, les thèmes traités le sont avec moins de violence. La plénitude semble envahir lentement ses tableaux. Mais qu’on ne s’y trompe pas : ici et là, couché sur le tableau, des touches de peinture nous rappellent qu’à tout moment les oeuvres de Franka peuvent exploser dans un tonnerre fracassant.
Ce travail, miroir d’une vie hors du commun, ne s’apparente à aucun mouvement artistique. Il est l’interprétation fidèle de la vie d’une femme qui se révèle à travers son oeuvre, pour qui les pinceaux sont l’unique moyen de s’exprimer et d’être un spectateur actif de son temps.
L’exposition présentée à l’Entrepôt, sur invitation de Daniel Boeri, propose une sélection de son travail réalisé au Cap et à Monaco permettant au spectateur de s’introduire un bref instant dans ce qui fût et est encore, la vie de cette artiste pas banale.