Jérôme Robbe Country trashDu 17 mars 2012 au 15 mai 2012
JÉRÔME ROBBE
Country trash
Du 17 mars au 15 mai 2012, Vernissage samedi 17 mars à partir de 18h
Au travers de son oeuvre, Jérôme Robbe interroge sans trêve les marges et limites du médium pictural au travers d’expérimentations faites de compressions, de miroirs
altérés par d’épaisses couches de laques, de vernis et peintures, mais aussi de figures tout juste esquissées et disparaissant déjà.
En 2011, alors que le Musée d’Art Moderne et d’Art Contemporain de la ville de Nice est rénové, l’artiste décide de récupérer les plaques de marbre de la façade pour les déplacer jusqu’au Musée National Marc Chagall et s’en servir de supports pour son installation monumentale intitulée a:m/P:M. L’oeuvre, large de quinze mètres et longue de vingt-cinq, est contituée de ces vestiges de marbre englués dans plusieurs milliers de litres de peinture à la façon d’une banquise figée au moment de sa fonte ou de restes d’architectures pétrifiés dans une coulée de lave aux couleurs acidulées.
Par ces gestes de déplacements (les marbres du MAMAC greffés à l’architecture extérieure du Musée Chagall ; le médium pictural que l’on regarde généralement à la verticale, transposé à l’horizontale), Jérôme Robbe se joue et renverse les codes de la peinture qui ne se regarde pas, mais se parcourt, se foule du pied, et de la sculpture qui ne s’érige pas mais s’agglomère, s’étend, se tasse, se casse.
Avec l’exposition Contry trash, Robbe réactive cette installation en la déplaçant et la malmenant une nouvelle fois ; ainsi, l’étendue figée faite de peinture et de marbre d’a:m/P:M est détachée, arrachée presque, du sol du Musée Chagall, pour être ensuite débitée en bandes installées au sein d’un immense dévidoir en acier et vendue « au mètre » dans les locaux de l’Espace A VENDRE. En migrant une nouvelle fois, l’oeuvre change d’échelle et semble ironiquement revenir vers des modes de montration plus traditionnels, chaque morceau découpé occupant en effet une surface de 1,10 x 1,10 m et étant fixé au mur à l’aide d’oeillères. En vendant presque littéralement sa peinture « au kilomètre », Jérôme Robbe dresse ici une cartographie déconstructive et malléable de la peinture qui passe ici sous silence ses propriétés purement figuratives.
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