La Locandiera

Le 30 avril 2013

La scène est traversée par des promesses de bonheur, bonheur impossible et dangereux parce qu’étouffées par une dure distinction des rôles sociaux et par des valeurs que l’héroïne refuse de transgresser. L’amour ne transgresse pas les classes sociales ! Comédie certes mais aigre-douce car Goldoni se penche sur l’humain pour y déceler sa part d’ombre !
Marc Paquien souhaitait depuis longtemps réunir à nouveau ces deux magnifiques comédiens que sont Dominique Blanc et André Marcon : c’est chose faite dans cette comédie enlevée et réjouissante qui rappelle « les jeux de l’amour et du hasard » de Marivaux. Il s’agit d’une création pour grand plateau qui fera la part belle au plaisir du jeu et aux artifices du spectacle.
Les deux acteurs ont en effet été les magnifiques partenaires du Mariage de Figaro mis en scène par Jean-Pierre Vincent, au Théâtre national de Chaillot. Dans La Locandiera, ils se retrouveront face à face, cette fois-ci, dans les habits de Mirandolina et du Chevalier, deux êtres ayant renoncé à l’amour. Deux êtres qui vont pourtant, pour la seule et unique fois de leur existence, le rencontrer et le perdre à jamais…..
Mirandolina tient un hôtel garni à Florence, et par ses grâces, par son esprit, gagne, même sans le vouloir, le coeur de tous ceux qui logent chez elle. Des trois étrangers qui ont pris pension dans cet hôtel, deux sont amoureux de la belle hôtesse. Le troisième, Le Chevalier, misogyne, la traite grossièrement, et se moque de ses camarades. C’est précisément contre cet homme rude et sauvage, que Mirandolina dresse toutes ses batteries ; elle ne l’aime pas, mais elle est piquée au vif, et veut, par amour-propre et pour l’honneur de son sexe, le soumettre, l’humilier et le punir…Evidemment elle en tombera amoureuse.