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Exposition Giorgia Fincato – Horizon
Du 10 novembre 2021 au 31 décembre 2021

Exposition Giorgia Fincato  – Horizon

Giorgia Fincato – Horizon
Exposition au sous-sol jusqu’au 31 décembre 2021.
Galerie Depardieu 6 rue du docteur Jacques Guidoni 06000 Nice
Du lundi au samedi de 14h30 à 18h30
Entrée libre
Accueil dans le respect des normes sanitaires – Label confiance sanitaire de la ville de Nice.

Giorgia Fincato raconte que son trait s’est révélé au cours de l’étude du corps humain, pendant les leçons d’anatomie à l’Académie, sur l’analyse des lignes-structures portantes du corps. Avec le corps en mouvement, ces lignes toujours plus essentielles se fondent en une ligne continue portant l’artiste à ne plus détacher la main de la feuille et à abandonner définitivement la représentation anatomique du corps.

Fincato se concentre sur le trait-structure en le transformant en une ligne infinie qui devient la matrice stylistique de ses œuvres. Ses dessins sont des extensions de son corps, des parties d’elle-même projetées et “sublimées” sur une surface.

Le travail de Giorgia Fincato se greffe dans le difficile rapport de médiation avec soi-même et avec le monde. Il construit du sens. Il est une pensée avant qu’il ne prenne forme, avant qu’il ne se fixe dans un langage intelligible. Le dessin s’impose donc à l’artiste comme nécessaire. Dessiner c’est vivre. C’est la possibilité de donner sens à la vie.

Le langage de Giorgia est un trait qui, tout en mettant au premier plan, sans pudeur, la dimension émotive, pulsionnelle, privée du
sujet/artiste, glorifie la force de l’action répétitive comme déclaration de sa présence dans le temps.

Le geste de la main permet à la pensée de se structurer. Il rend visibles, sous une forme abstraite, les parcours mentaux de l’artiste : ses répétitions, son obstination sur un point qui fait obstacle, le dépassement inattendu et le vol successif vers un autre point, l’ouverture d’une nouvelle perspective. Celles tracées par Giorgia Fincato sont des lignes de pensée. Ce sont les sédiments expérimentaux et spirituels de l’artiste dans sa vie quotidienne. Le dessin marque une évolution de l’artiste et de sa façon de penser-expérimenter le monde. L’éducation du geste entraîne le trait à de véritables envols, à des changements de perspective improvisés, à comprendre ici autant comme technique géométrique de représentation que comme
perception et lecture d’un fait déterminé. L’élaboration de la réalité semble donc se présenter à l’artiste moins difficile, moins tourmentée. Changement qui confirme comment les œuvres de l’artiste rendent visibles ses méditations dans une sorte de carte émotionnelle ayant un rythme précis de blanc et noir, de plein et de vide.

Son œuvre vit de ces contrastes : le trait, rigide dans sa monochromie froide, est en contraste net avec la douce chaleur des surfaces bleues de la série réalisée à Nice. Le geste obsessionnel de la main qui court sur la feuille devient une sorte de danse fluide. La répétition plate d’un trait donne vie à des profondeurs tridimensionnelles étonnantes. Giorgia Fincato transforme l’absurdité de la répétition en magie de la création.

Cette harmonie de contrastes, est le fruit d’un dur et assidu travail. C’est une éducation que l’on pourrait définir domestication qui rend douce et inoffensive la charge effrayante et inquiétante du trait. Une émotivité débordante qui trouve dans le rituel du geste non seulement une défense du monde qui semble insensé mais aussi la création d’un espace à habiter où se reconnaître.

L’écriture asémique donne forme et sens à un indicible qui habite au plus intime de l’artiste. Le trait se présente, alors, comme une
possibilité d’exploration, sous différents angles, du soi profond. C’est un trait/écriture qui soigne.

L’artiste récolte, aussi, des objets rouillés durant ses promenades et puis les organise dans la série d’installations intitulées “Continue à me chercher, je rougis”. Avec ces éléments de rebus, avec ces restes modifiés par l’usure du temps, avec ces structures en décomposition, Giorgia Fincato construit des sortes de frises qui rappellent des inscriptions dans une langue inconnue, des inscriptions mystérieuses, ésotériques imputables à un culte inconnu ou perdu qui devient toujours plus illisible au cours du temps.

En fait, la solidité du fer est recueillie dans sa transformation en poussière, quand la forme originale n’est plus reconnaissable. Ces
transformations sont donc de vraies et propres vanitas, des memento mori, qui rappellent, inexorablement, que même les structures les plus résistantes, les conquêtes apparemment les plus solides, sont destinées à s’effriter avec le passage du temps.

Ces installations pourraient être la matérialisation tridimensionnelle de ses dessins où la rigidité friable du fer s’oppose à la fragilité fixée sur le papier, la statique à la fluidité.

Patrizio Peterlini, Août 2021

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